En ce 11 Novembre, la Nation commémore l'Armistice de 1918 et rend hommage à toutes les victimes de guerre, anciens déportés civils et militaires,combattants et fusillés pour l'exemple.
A Marcilly , c'est sous une pluie battante et accompagné des musiciens de la formation " Baie Musique" que le cortège s'est rendu à l'église pour partager un moment de recueillement et penser ensemble à tous ceux qui ont combattu et combattent encore pour préserver la Paix dans ce monde.
M l'abbé Théault et M Trochon, Maire de Marcilly
M Raymond Plé
Responsable des anciens combattants de Marcilly
1914 - 2014.. il y a presque 100 ans " la grande guerre" commençait
Elle a fait des millions de morts et d'invalides mais a aussi laissé en héritage le déshonneur et la honte à des milliers de familles, celles des "fusillés", il est temps aujourd'hui d'offrir une reconnaissance civile à ces poilus tombés sous les balles de leurs camarades juste " pour l'exemple".
Ils n'étaient pas des criminels ou des violeurs, juste des hommes , qui se sont battus et sont allés au bout de leur forces et qui, un jour, n'ont plus supporté l'horreur de cette guerre, l'usure des assauts répétés, les attaques perdues d'avance, les ordres absurdes des officiers ( on se souvient de Lucien Bersot, exécuté pour avoir refusé de porter le pantalon maculé de sang d'un camarade mort)...
Les fusillés de 14.18 , ces fantômes de l' Histoire ont désormais un nom...
André Bach .Edition Thallandier
Sujet sensible qui a été abordé par un comité composés d’experts qui ont fait le point de l’état des connaissances sur le sujet .
Les deux-tiers des fusillés l’ont été dans les premières semaines du conflit .
« Quelle mémoire pour les fusillés de 1914-1918 ? »
En France, pendant la Première Guerre mondiale, quelque 2 400 Poilus ont été condamnés à mort et quelque 600 fusillés pour l'exemple. Les autres ont vu leur peine commuée en travaux forcés. Des condamnations prononcées pour refus d'obéissance, mutilations volontaires, désertion, abandon de poste devant l'ennemi, délit de lâcheté ou encore mutinerie (en 1917).
Aujourd'hui, on compte autour de 600 à 650 fusillés pour des faits relevant de la désobéissance militaire et, en comptant les crimes de droit commun et l'espionnage, 740 environ au total", recense ce rapport
Le rapport ne pose pas la question des victimes d'injustices avérées, "mais celle de fusillés en quelque sorte ’ordinaires’. Pas nécessairement des mutins, ni des fusillés ‘pour l'exemple’, mais des soldats qui "ont eu un jour un moment de faiblesse ou de ras-le-bol".
Selon le général André Bach, ex-chef du Service historique de l'armée de terre (Shat) de Vincennes, 66 % des exécutions ont eu lieu dans les 17 premiers mois de la guerre .
Les trois pics d'exécutions constatés durant les 52 mois de conflit correspondent aux trois crises graves auxquelles l'armée française a dû faire face : guerre de mouvement de l'automne 14, bataille de Verdun au début de l'année 1916 et mutineries du printemps 1917 lors de l'offensive Nivelle. Le pic le plus haut se situe de septembre 1914 à octobre 1915 avec 421 exécutions, soit 63% du total de la guerre.
Ce 11 novembre 2013 revêt une émotion particulière, la reconnaissance civile de Louis LEPENANT dont le nom est désormais inscrit sur le Monument aux Morts de la Commune.
M Gérard Lepenant, neveu de M Lepenant et M le Maire dévoilent
le nom de Louis Lepenant
gravé sur le monument
le nom de Louis Lepenant
gravé sur le monument
Louis Lepenant est né le 21 juillet 1894 à Virey, dans la Manche. Il a tout juste vingt ans à la déclaration de guerre, le dimanche 2 août 1914.
Il est ouvrier agricole à Marcilly, chez M. Lebocey. Le 11 septembre, il est appelé à rejoindre le 25è régiment d’infanterie à Cherbourg. Il reçoit une brève formation militaire et rejoint le front dans la région d’Arras le 22 octobre. Il est affecté à la 2è compagnie, 6è section.
A sa visite d’incorporation, on signale qu’il sait lire et écrire, mesure 1,63 m, mais on ne fait pas mention d’un accident dans son adolescence qui a perturbé son psychisme ; pris dans un orage, il est touché par la foudre et en garde des séquelles (émotivité, peur). Sa fragilité, en toute conscience, devait être un sujet de réforme. A noter qu’à cette époque, on réforme moins qu’en Allemagne…il manque 200 000 hommes du côté français pour équilibrer les forces en présence.
Lorsque Louis Lepenant rejoint son régiment, ce dernier a déjà payé un lourd tribut à la guerre, en particulier à la bataille de Charleroi, le 22 août 1914 : 1740 tués, blessés ou disparus pour les trois régiments, le 25è, le 74è et le 129è d’infanterie.
Après une retraite de 250 km, il participe à la première bataille de la Marne du côté d’Epernay, entre le 13 et le 25 septembre, les allemands ont reculé, le front est stabilisé.
Le régiment va rejoindre le 2 octobre la région d’Arras et y stationner jusqu’au 25 juillet 1915.
D’entrée, Louis fait connaissance avec la vie des tranchées et la dureté des affrontements. Il arrive en plein bataille de l’Artois.
Jusqu’au 3 juillet 1915, il va vivre dans cet enfer sans démériter, bien au contraire, en alternant les relèves en première ligne avec leur lot d’attaques de jour et de nuit, de bombardements, de courtes périodes de repos, de décrassage, de travaux de consolidation des tranchées, de corvées. Pour lui, de plus en plus, les bombardements ressemblent à l’orage, les 77 allemands aux éclairs. Sa santé se détériore, il devient irritable. Le 2 juillet, il relève le 1er bataillon en première ligne.
Le bombardement est intense, le labyrinthe devient un vrai volcan. Après 19 heures sans interruption, il craque. Vers 3 heures de l’après-midi, il quitte la tranchée avec ses deux bidons et sa musette. Il laisse son fusil et son barda en disant qu’il va chercher de l’eau, il ne réapparaîtra pas.
Il quitte donc la tranchée de première ligne et va vers l’arrière, à quelques kilomètres. Il erre quelques jours et s’embauche dans une ferme pour les battages en compagnie d’autres soldats, il se recherche, prend sans doute conscience de sa défaillance, en parle à d’autres, ses propos sont contradictoires. Il souhaite retrouver son régiment mais ne sait comment faire. Il avoue être déserteur, cela le libère en quelque sorte, il est dénoncé, la gendarmerie l’arrête le 3 octobre, soit 3 mois exactement après son abandon de poste. Il est raccompagné à son régiment où il doit être conduit en prison et jugé.
Entre temps, son régiment a fait mouvement, le 31 juillet, le 25è régiment d’infanterie a été retiré du front de l’Artois pour un long voyage en Champagne, c’est la préparation de la 2è bataille de la Marne.
Entre temps, son régiment a fait mouvement, le 31 juillet, le 25è régiment d’infanterie a été retiré du front de l’Artois pour un long voyage en Champagne, c’est la préparation de la 2è bataille de la Marne.
C’est donc à Moiremont que se trouve son régiment lorsqu’il est jugé, le 9 décembre 1915. Son « procès » se déroule en présence du colonel Diberder et 3 juges, le capitaine Dubois du 47è régiment d’infanterie, Lejariel, lieutenant au 13è hussard et Riou du 13è hussard également. Pour sa défense, pas d’avocat, sinon un dénommé Leclerc, soldat brancardier à la 20è division d’infanterie.
Au cours de son interrogatoire, il reconnaît ses torts : « j’étais à moitié fou, j’avais peur ». A l’issue du jugement, il est condamné à l’unanimité des voix à la peine de mort pour abandon de poste, et l’état le condamne à 12 francs d’amende pour frais de procédure !!!
Le vendredi 10 décembre 1915, à 7 heures du matin, il est fusillé à Moiremont route de Chanvreulles.
Aujourd’hui, Louis Lepenant repose pour l’éternité à la nécropole de Florent en Argonne
sous le numéro 1758.
M Trochon Maire de Marcilly
M Raymond
Plé,
Responsable des Anciens Combattants de Marcilly,
et
M Michel Delahaye
Responsable des Anciens Combattants de Marcilly,
et
M Michel Delahaye
Président d'Honneur des ACPG-CATM,
préparent la remise de médaille à M. Garnier.
préparent la remise de médaille à M. Garnier.
M Garnier et M Delahaye
Gérard Lepenant et Jean Pierre Ménage
Marie ANFRAY
Michel Coupard
Un grand merci à Michel Coupard qui a instruit, étudié et présenté le dossier devant le conseil municipal, qui a donné son aval à l'unanimité pour inscrire le nom de Louis Lepenant sur le monument comme le demandait la famille.
Après les émouvants discours,Gérard Trochon a accueilli tout le monde à la salle de convivialité
discours de M Le Maire :
" Mesdames, Messieurs
Je serai très bref pour ne pas abuser de votre temps.
Mais je tenais à formuler mes plus chaleureux remerciements aux
- Autorités civiles, militaires et religieuse,
- Ainsi que vous tous qui avez également répondu favorablement à notre invitation sans oublier l’ensemble du Conseil Municipal et le personnel communal.
Je dois aussi excuser :
Madame DULAMON, Sous-Préfet, retenue par la cérémonie à Avranches fixée à la même heure,
M. HUET, Député, représenté par M. DELAUNAY, Attaché parlementaire
Mme NOUVEL qui me charge de transmettre « ses sentiments les plus respectueux aux anciens combattants pour leur engagement et leur dévouement »,
M. Maurice ORVAIN,
M. Christian LODIEL,
Le capitaine HUET représenté par l’Adjudant TEXIER,
M. Guy TROCHON,
Mme BIHAN POUDEC, retenue pour des raisons familiales,
M. GAZENGEL, M. COURANT
Et pour clôturer cette cérémonie d’hommages, je vais m’adresser et me tourner vers Louis ANFRAY, notre graveur.
Louis ANFRAY est le fils de Louis ANFRAY, ancien conseiller municipal de MARCILLY, ici présent,
C’est cet « enfant » du pays que l’on doit remercier pour avoir entrepris, bénévolement, la gravure du nom de Louis LEPENANT 1914-1918 sur le monument aux morts.
Louis ANFRAY, fils, est graveur sur pierre depuis 1986, il travaille chez PLESSIS, Pompes Funèbres Marbrerie de ST LO.
Louis est une personne passionnée par son métier.
Je tiens au nom du Conseil Municipal à lui formuler toute notre gratitude.
Et maintenant je vous convie, à signer le registre qui relate cette cérémonie et à prendre, tous ensemble, le verre de l’amitié."
Je serai très bref pour ne pas abuser de votre temps.
Mais je tenais à formuler mes plus chaleureux remerciements aux
- Autorités civiles, militaires et religieuse,
- Ainsi que vous tous qui avez également répondu favorablement à notre invitation sans oublier l’ensemble du Conseil Municipal et le personnel communal.
Je dois aussi excuser :
Madame DULAMON, Sous-Préfet, retenue par la cérémonie à Avranches fixée à la même heure,
M. HUET, Député, représenté par M. DELAUNAY, Attaché parlementaire
Mme NOUVEL qui me charge de transmettre « ses sentiments les plus respectueux aux anciens combattants pour leur engagement et leur dévouement »,
M. Maurice ORVAIN,
M. Christian LODIEL,
Le capitaine HUET représenté par l’Adjudant TEXIER,
M. Guy TROCHON,
Mme BIHAN POUDEC, retenue pour des raisons familiales,
M. GAZENGEL, M. COURANT
Et pour clôturer cette cérémonie d’hommages, je vais m’adresser et me tourner vers Louis ANFRAY, notre graveur.
Louis ANFRAY est le fils de Louis ANFRAY, ancien conseiller municipal de MARCILLY, ici présent,
C’est cet « enfant » du pays que l’on doit remercier pour avoir entrepris, bénévolement, la gravure du nom de Louis LEPENANT 1914-1918 sur le monument aux morts.
Louis ANFRAY, fils, est graveur sur pierre depuis 1986, il travaille chez PLESSIS, Pompes Funèbres Marbrerie de ST LO.
Louis est une personne passionnée par son métier.
Je tiens au nom du Conseil Municipal à lui formuler toute notre gratitude.
Et maintenant je vous convie, à signer le registre qui relate cette cérémonie et à prendre, tous ensemble, le verre de l’amitié."
M Delahaye Michel
Président d'honneur de Zone Sud des ACPG-CATM-TOE
Président de l'UDAC
Zone Sud Manche
et
M Trochon Gérard
Maire de Marcilly
Beaucoup d'émotion pour cet hommage à Louis Lepenant et à toutes les victimes de guerre.
le reportage de France 3
le discours de Michel Coupard
Un grand merci à M Louis Anfray Fils qui a réalisé gracieusement la gravure sur le monument
Mrs Louis Anfray Père et Fils entourant la secrétaire de Mairie
Gravure sur le monument le 01/08/2013
Le 1er août 2013 Louis ANFRAY, fils de Louis ANFRAY, ancien conseiller municipal
de MARCILLY, a entrepris, bénévolement, la gravure du nom de Louis LEPENANT
1914-1918 sur le monument.
Louis ANFRAY, fils, est graveur sur pierre depuis 1986, il travaille chez PLESSIS, Pompes Funèbres Marbrerie de ST LO, il a proposé ses services au sein de la Commune.
Louis, passionné par son métier, explique et détaille sa façon de procéder :
- Je trace au crayon gras
- Je raye les lettres
- Je grave à l’aide d’un gravelet et d’une massette
- Je peins (peinture noire sur du granit brut)
Louis ANFRAY, fils, est graveur sur pierre depuis 1986, il travaille chez PLESSIS, Pompes Funèbres Marbrerie de ST LO, il a proposé ses services au sein de la Commune.
Louis, passionné par son métier, explique et détaille sa façon de procéder :
- Je trace au crayon gras
- Je raye les lettres
- Je grave à l’aide d’un gravelet et d’une massette
- Je peins (peinture noire sur du granit brut)
Sources :
M. et Mme Menage-Lepenant et la commune de Florent en Argonne.
Photos :
Michel Coupard
Jacqueline Cahu
Hélène Esnouf
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